Faut-il avoir peur de l’acide oxalique ?
Présent dans nombre de végétaux par ailleurs bons pour la santé, en particulier l’oseille, la rhubarbe et les épinards, l’acide oxalique occasionne hypocalcémie et calculs rénaux. Où est le bon équilibre ?

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Les diverses utilisations de l’acide oxalique
Vous voulez dégrisez un parquet ou une table en bois ? Demandez du sel d’oseille, ou oxalate acide de potassium, ou encore acide oxalique. Il se présente sous la forme de poudre à diluer.
Dépoussiérer le bois de la patine du temps, ôter des taches de rouille sur à peu près n’importe quel support, détartrer plomberie et robinetterie : le sel d’oseille est un produit d’entretien domestique courant.
Cet excellent détachant rend aussi sa blancheur originelle au linge, que le calcaire de l’eau finit toujours par ternir.
Il sert aussi à débarrasser les coques des bateaux de la rouille. Et entre dans nombre de processus industriels, du tannage du cuir à la chaux.
Bien qu’étant un produit naturel, le sel d’oseille est corrosif. Il doit s’utiliser dilué, avec des gants de protection, en évitant tout contact avec les yeux. Et il doit être maintenu hors de la portée des enfants.
Dans quels aliments se trouve-t-il ?
L’acide oxalique est présent dans le règne végétal : les deux familles qui en sont les plus riches sont respectivement des Polygonacées (l’oseille, les épinards, la rhubarbe, le sarrasin), et les Amaranthécées (les betteraves et les blettes).
D’autres légumes encore, en contiennent dans une moindre mesure : l’asperge, l’aubergine, le poireau, la patate douce, la carotte, le céleri, le pissenlit, les choux (Bruxelles, Brocoli, etc).
Les oléagineux s’ajoutent à la liste : olives, noix, amandes, sésame, noix de pécan, noix de cajou, noix de macadamia, cacahuètes.
Quant aux fruits riches en acide oxalique, il y a la figue, les dattes, le kiwi, l’orange et les baies (fraises, framboises, myrtille, groseille).
Et attention au soja, lui aussi est riche en acide oxalique. De même que le thé et le café.
Dans l’organisme humain, son alliance de dupe avec les minéraux
A petite dose, l’acide oxalique est utile : il sert à fixer le calcium. C’est d’ailleurs la principale propriété de l’acide oxalique : son aptitude à se lier à différents minéraux, en l’occurrence les plus importants de l’organisme (calcium, magnésium, potassium, sodium, fer).
L’organisme fabrique un peu d’acide oxalique : mais l’alimentation en reste la source principale. Si bien que des habitudes alimentaires trop riches en acide oxalique provoquent des carences : dans l’intestin, l’acide oxalique se lie au calcium, au magnésium ou au fer, empêchant leur assimilation par l’intestin.
Un véritable effet pervers : vous croyez avoir satisfait vos besoins en calcium avec du fromage, et en fer avec des haricots, au mieux, ils sont simplement évacué.
Parce qu’au pire, c’est l’autre scénario qui s’enclenche simultanément ! Une fois liés à ces minéraux, l’acide oxalique forme avec eux des sels insolubles : des oxalates de calcium et des oxalates de fer. Tant qu’ils sont de petite taille, ces cristaux sont éliminés par l’urine. Mais dès qu’ils deviennent plus importants ou sont nombreux, les oxalates de calcium provoquent les fameux calculs rénaux ou vésicaux. Les oxalates de fer, eux, sont à l’origine de la goutte.
En un mot, en mangeant des fruits et légumes que l’on s’imaginait bons pour la santé, on risque d’être carencé et d’avoir des calculs rénaux. De quoi vous couper l’appétit : c’était bien la peine de faire des efforts !
Faut-il supprimer ces aliments contenant un déchet toxique ?
Dans la liste, vous avez donc reconnu des aliments que vous consommez régulièrement. En même temps, si vous les rayez tous de la liste de votre alimentation, il ne serait pas anormal que vous ayez d’autres carences.
Dilemme, d’autant qu’à peu près tous les aliments vantés comme antioxydants sont riches en acide oxalique. Là, ça devient carrément vicieux.
Alors, comment faire ? Si vous aimez la rhubarbe, il y a tout de même peu de chances que vous absorbiez d’un coup d’un seul, la dose létale, estimée à cinq kilos pour un adulte.

Vous avez donc peu de chances de mourir d’une intoxication à l’acide oxalique, parce que vous avez mangé des épinards, ou une tarte à la rhubarbe. Ouf !
En revanche, certaines personnes doivent réellement faire attention : si vous avez des calculs rénaux, si vous êtes sujet à des crises de goutte, si vous souffrez de polyarthrite rhumatoïde (les cristaux d’oxalate de calcium se fixant sur les articulations, déjà passablement atteintes), ou encore de fibromyalgie ou de vulvodynie (douleur chronique de la vulve), il est très fortement recommandé d’éviter les aliments riches en acide oxalique.
Et puis, même si vous êtes en bonne santé, sachez que les oxalates ne captent pas seulement le calcium et le fer, mais aussi les métaux lourds.
La bonne idée est donc une alimentation où acide et base sont à l’équilibre. Sans omettre de bien s’hydrater : en la matière, l’eau est la base. Mais n’oubliez pas les plantes détoxifiantes, telles que le cassis ou le sureau.
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