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L’acide borique, à quoi sert-il encore ?

La poudre magique d'Antan, aujourd'hui en usage restreint

C’était l’antiseptique miracle de nos grands-mères : pas cher, il désinfectait tout. Sauf qu’il est reprotoxique. A défaut de l’avoir dans la peau, l’ acide borique sert encore de nettoyant et d’insecticide. Et puis, si vous transpirez des pieds, pensez-y peut-être…

L’acide borique, à quoi sert-il encore ?

Acide borique : définition

C’est un minéral issu de l’activité volcanique : en Italie, l’acide borique ou sassoline est très présent dans la région de Sienne. C’est même la ville de Sasso, qui a donné ce nom italien à cet acide.




Il y provient des fumerolles, ces émanations sous forme de vapeur à cent degrés : au contact de l’eau des lacs toscans environnants (les lagoni), l’acide borique cristallise. L’île Eolienne de Vulcano est également riche en acide borique. Avant l’Italie, le grand pays d’importation de cet acide en Europe était l’Inde.

Il se présente sous cette forme cristallisée, solide ou bien en paillettes nacrées. Il se compose d’un oligo-élément qu’est le bore, d’hydrogène et d’oxygène. C’est un acide faible, peu soluble dans l’eau.

Acide borique : ses utilisations

Au regard de ses propriétés antiseptiques et antifongiques, cet acide était le couteau suisse de la cuisine et de la salle de bains : un détergent, un conservateur des aliments (tant qu’à faire, il servait aussi à attendrir la viande), et surtout, un antiseptique et antifongique pour le corps humain.

Une plaie, des champignons, de l’acné, une infection des muqueuses, l’acide borique fut la vraie poudre miracle de l’hygiène au quotidien : il faisait d’autant plus partie de la pharmacie familiale, qu’il est naturel et peu onéreux.

Tout savoir sue cette poudre déclarée dangereuse
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Cet acide était également utilisé en orfèvrerie et bijouterie, pour prémunir des soudures de l’oxydation et aussi mieux les sceller. L’acide borique s’utilise aussi en agriculture, à la fois comme engrais pour les arbres fruitiers, et comme antifongique contre le mildiou et l’oïdium.

Et puis, cet acide est un excellent absorbeur de neutrons : dans les centrales nucléaires, il sert à contrôler le taux de fission de l’uranium.

L’acide borique en cas de conjonctivite

La conjonctive est la membrane protectrice de l’intérieur de la paupière et de l’œil. En cas d’inflammation de la conjonctive ou conjonctivite, certains collyres antiseptiques contiennent de l’acide borique ou son dérivé, du borax.



Sauf qu’ils sont dosés avec précision et délivrés sur prescription médicale. A vous de scrupuleusement respecter la posologie de votre lavage ophtalmique (le nombre de gouttes et de fois par jour, à appliquer sur votre œil).

L’acide borique au secours des odeurs des pieds

Ce n’est pas très agréable. Sans compter que les pieds qui transpirent ne se contentent pas de dégager une odeur, ils sont un terreau à champignons.

Là, cet acide conserve son usage d’antan (il servait aussi contre les vilaines odeurs des aisselles) : une pincée de cet acide dans les chaussures, évite ce désagrément. Cette astuce est vraie pour les sportifs, qui peuvent transpirer des pieds. Petite précaution, portez des gants pour ne pas toucher l’acide avec les doigts.

L’acide borique : l’infaillible piège à cafards

De l’acide borique et du lait concentré : c’est l’arme fatale contre les cafards. Le lait concentré les attire, l’acide les tue. Et voilà pour ces sales blattes diaboliquement prolifiques.

Afin que vos enfants ne touchent pas à votre petite recette, disposez là dans une petite boîte percée : le cafard y entre et s’y fait piéger. Résultat garanti !

L’acide borique : contre les fourmis

Le procédé est un peu le même. Sauf que pour tuer une colonie de fourmis, il faut anéantir la reine, laquelle est souvent dans un endroit inaccessible.




La méthode est celle de la mort lente : nourrir la colonie de fourmis avec de l’acide borique, qu’elles vont régurgiter pour alimenter et, par-là même, tuer la reine.

Tout savoir sue cette poudre déclarée dangereuse
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L’acide borique : pour déboucher votre évier

Cet acide reste en bonne place au rayon ménager : pour aseptiser et blanchir le bol des toilettes (une demi-tasse de borax pour quatre litres d’eau) et pour déboucher éviers et lavabos. Là, versez une demi-tasse de borax dans la bonde, puis doucement deux tasses d’eau bouillante. Laissez agir un quart d’heure environ. Puis rincez à l’eau chaude.

L’acide borique contre les moisissures

Vêtements, moquette, canapé, enlevez les traces de moisissure grâce à cet acide : en proportion de deux tasses d’acide pour deux litres d’eau pour un vêtement, une demi-tasse d’acide pour deux tasses d’eau chaude pour une tache sur votre moquette ou canapé.

L’acide borique : dans le slime

Hélas, cette pâte gluante plaît aux enfants : dommage que son aspect faussement répugnant doive sa consistance à cet acide. A éviter.

L’acide borique : du borax ?

Acide borique ou borate de soude ou borate de sodium, ou, ou… à moins d’être chimiste, sachez simplement que l’acide borique et le borax n’ont pas la même formule chimique, ce qui ne vous avance pas beaucoup. Mais tous les deux contiennent du bore. Les mises en garde de l’ANSM vaut donc pour les deux.

L’acide borique : toxique pour l’organisme ?

Sauf, que, voilà : en 2014, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tirait la sonnette d’alarme. Depuis, l’acide borique est classé CMR, cancérogène, mutagène, reprotoxique, selon le règlement REACH (Registration, Evaluation, Authorization and restriction of Chemicals).

Cet acide nuit à la fertilité féminine et masculine, et peut affecter le développement du fœtus. Il est aussi interdit d’usage pour les enfants de moins de deux ans et, à l’opposé, fortement déconseillé aux personnes âgées. Egalement à celles souffrant d’insuffisance rénale.




Ce CMR est aussi, selon a dose, irritant. Depuis cette mise en garde de l’ANSM, autant dire que l’acide borique a perdu son principal usage : l’avoir sous la main pour soigner les affections courantes de la peau. Plaies et blessures, acné, mycoses, conjonctivites, cet acide pénètre dans l’organisme.

A fortiori, conserver les aliments dans l’acide borique est une époque révolue. Et le moyen à coup sûr, d’en ingérer.

L’acide borique : sur ordonnance ?

La vente libre d’acide borique en pharmacie, c’est fini. Et sur ordonnance, la prescription se fait dans la mesure où aucune autre alternative thérapeutique n’existe.

En l’occurrence, la dose fait le poison : la valeur maximale d’exposition à l’acide borique est fixée à 0,2 mg équivalent bore/kg/j. Si bien que les préparations médicamenteuses dont cet acide est le principe actif, respectent ce dosage. Ce n’est jamais le cas, si vous faites votre préparation vous-même. A éviter absolument.

Parmi les symptômes d’une réaction à cet acide, une irritation cutanée, des troubles digestifs voire neurologiques : irritabilité, tremblements et, à l’extrême, dépression.

Pour en savoir plus

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Pascale

Née en 1960 à Dakar au Sénégal, Pascale est toujours un peu cet enfant qui a grandi au bord de la mer, même si elle vit aujourd’hui à Paris. Les obligations professionnelles de ses parents l’ont amené à voyager à travers le monde et à rejeter le matérialisme pour se concentrer sur l’humain. Quand elle arrive en France pour faire Sciences Po Paris, c’est un grand décalage qui l’attend. Elle conforte alors sa vision de la vie aux autres jeunes gens de son âge. Elle s’habitue à ce nouveau rythme, mais c’est la perpétuelle recherche du « reste du monde » qui la guide et la mène au journalisme. Elle découvre la radio, elle collabore d’ailleurs toujours à Radio Ethic, puis le média web. Ses domaines de prédilection : le sport, pour sa dimension d’échanges et partages, et l’écologie bien sûr. Elle la vit au quotidien en se déplaçant à bicyclette et trouvant toujours une astuce récup’ pour ne pas acheter neuf inutilement. Elle rejoint l’équipe de Toutvert.fr en 2016, dont elle devient rapidement un pilier central !

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