Les Accorderies : troquons nos savoir-faire !
Importées du Québec, les Accorderies développent les échanges de services entre particuliers. Leur but est de lutter contre l’exclusion en valorisant les compétences de chacun.
Corinne, institutrice fraîchement retraitée ne se sentait pas capable d’arracher seule la moquette des murs de sa chambre. Mais ou trouver des « hommes costauds » pour l’aider ? C’est alors qu’elle entend parler des Accorderies, un réseau d’échanges de services. Qu’a-t-elle à offrir en contre-partie ? Des compétences en informatique ou bien de l’aide aux devoirs !

Nées en 2002 au Québec, les Accorderies valorisent le « pouvoir d’agir » de chacun. En 2008, ce concept tape dans l’œil d’Alain Philippe, président de la Fondation Macif, et de François Soulage, à l’époque président du Secours catholique. Ils l’importent en France en 2011.
Basées sur le troc de services entre particuliers, les Accorderies fonctionnent selon une rétribution en temps de travail. Pour 2 heures de bricolage ou de jardinage réalisées chez lui, l' »accordeur » est débité de 2 heures sur son compte temps. À lui d’enseigner l’italien ou de garder un animal domestique pour remettre à flot son solde. Car l’enjeu des Accorderies, c’est la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Pour améliorer la qualité de vie de ses membres, ces structures parient sur l’échange de services, à défaut d’une augmentation de leurs revenus.
Au sein des 20 antennes nationales, on trouve des personnes seules, sans emploi, comme des retraités, ou des actifs plus aisés.
Ce lieu de rencontres et d’entraide est géré par un salarié, chargé de l’animation et de la fédération de nouveaux membres. « La richesse des compétences de chaque accordeur est valorisée », souligne Zoé Renaut-Revoyre, déléguée générale du réseau des Accorderies de France. « Notre but est de montrer à tous que ce que l’on sait faire a de la valeur. »
Session d’accueil, petits travaux, rédaction de support de communication… Les accordeurs sont invités à s’investir dans l’organisation. Comme Carole, 34 ans, qui a donné du temps au local du 14e arrondissement, à Paris. Du temps qu’elle a échangé contre des cours de couture et d’anglais.
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