L’absinthe, une vraie plante médicinale
Connue depuis l’Antiquité pour ses vertus contre les maux d’estomac, l’absinthe a toujours ces propriétés : après la réputation sulfureuse de sa version alcoolisée, la plante des Alpages opère un retour en grâce.

Contenu
La plante de l’absinthe
L’Artemisia absinthium est une plante vivace de la famille des Astéracées qui pousse en altitude : dans les Alpes mais aussi en Afrique du Nord ou dans la cordillère des Andes.
Nommée grande absinthe en opposition avec la petite absinthe (Artemisia pontica), elle atteint régulièrement 1 m de long, mais il peut arriver à 2 m.
Sa tige, vert-argent, droite et cannelée, est recouverte de poils blancs argentés.
Ses feuilles sont alternes, gris-verdâtres et soyeuses. Il est possible d’en fabriquer du purin.
La fleur de l’absinthe
Elle se reconnaît à ses petites fleurs jaunes qui éclosent l’été venu, et à ses feuilles soyeuses argentées.
Les vertus de l’absinthe sur la santé
L’absinthe, la plante de l’appareil digestif
L’absinthe est particulièrement réputée contre les maux d’estomac : en infusion, elle soulage un état nauséeux. Elle est recommandée en cas de mal de mer et plus généralement de mal des transports. Et même si l’on ne voyage pas, mais que l’on se sent barbouillé.
L’absinthe est aussi un excellent vermifuge, notamment contre les oxyures (Enterobius vermicularis), la parasitose la plus répandue en Europe. Le petit vers blanc s’installe dans le tube digestif, de préférence celui des enfants, non sans contaminer toute la famille.
Et si l’on a des ballonnements et aerophagies ou d’autres troubles digestifs, l’absinthe les soulage aussi efficacement.
Et elle stimule l’appétit. Il s’agit, bien sûr, d’infusion d’absinthe : deux cuillerées pour un demi-litre d’eau bouillante. Et pas plus de trois tasses par jour.
Le morceau de sucre ? Oui, l’absinthe est amère mais il possède un goût anisée. Mieux, préférez une cuiller de miel.
Un tonifiant pour les convalescents
L’absinthe soulage aussi les règles douloureuses. Et est un très bon tonifiant naturel : fatigue ou convalescence, l’absinthe est, par exemple, une très bonne décoction en cas d’état grippal ou encore pour se rétablir d’une autre affection virale.
L’absinthe sur une plaie ou une piqûre d’insecte
Vous vous promenez en montagne et vous faites piquer par un insecte ? Cueillez des feuilles d’absinthe (de préférence au sommet) et frottez-les entre vos doigts.
Appliquez sur la zone piquée. Surtout si vous êtes allergique à la piqûre de guêpe, cela vous en évitera les inconvénients.
Autre usage externe, sur une plaie qui risque de s’infecter : appliquez une décoction d’absinthe avec une compresse. Seule mise en garde, attendez que la décoction soit tiède pour ne pas vous brûler.
Les dangers à l’usage de l’absinthe
Abstenez-vous en cas de pathologie biliaire ou de l’appareil digestif
En cas de problème à la vésicule biliaire (calculs ou inflammation), d’affection du foie, d’ulcère à l’estomac ou au duodénum, l’absinthe est déconseillé, car il favorise la production de bile. Autant de cas qui ne relèvent pas de l’automédication.
Ou en cas d’épilepsie
De même les sujets épileptiques doivent s’abstenir. La raison : l’absinthe interagit avec les médicaments prescrits, et non pas parce qu’elle provoque des crises d’épilepsie.
Le degré de l’absinthe et le thuyone, son principe actif
La thuyone se retrouve également dans la sauge et dans le thuya : à forte concentration dans l’absinthe, dont elle représente plus de la moitié de l’huile essentielle.
Son usage médicinal depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIIeme siècle fit place à un engouement immodéré pour l’alcool d’absinthe, au point d’assimiler la plante au spiritueux populaire.
A cause de ça, cette boisson a été interdite en France en 1915 pour sa « molécule folle ». En 1988 il arrive sa réhabilitation par un décret de Michel Rocard : son degré doit être dans la limite de 35 mg par litre d’eau.
S’il peut arriver à un degré d’alcool très élevé (oscillant entre 55% et 75%), pour lui permettre de développement de certains arômes, il va toujours dilué avec de l’eau.
Le prix de l’absinthe
La législation autorise sa commercialisation avec la mention « spiritueux à base de plantes d’absinthe » et un taux de thuyone limité à 3%.
On peut l’acheter soit en ligne que dans plusieurs grands surfaces (rayon vins et spiritueux) et chez les. Le prix change selon la marque et les différents types.
Il en existe plusieurs familles: les anisées, amères, herbacées, douces, suisses, distillées ou aromatisées, de couleur verte, bleue, blanche, ou non-colorées, selon l’infusion supplémentaire suivant la distillation …
L’absinthe est nommé la Fée verte
« L’Absinthe », la peinture d’Edgar Degas est au musée d’Orsay : version alcoolisée et non moins talentueuse de la plante des Alpages ! Édouard Munch, Toulouse-Lautrec, Vincent van Gogh, Rimbaud et Verlaine, l’absinthe devient la Fée verte des artistes.
Avant 1915 pourtant, poètes et peintres ne sont pas les seuls à s’adonner au spiritueux populaire : les français en buvaient en moyenne 2 l par an. Au grand dam des viticulteurs et des adeptes de la morale et salubrité publique, alliés pour des raisons opposées.
L’absinthe suisse
Tout commence en Suisse à Val-de-Travers, vallée riche de plantes d’absinthe. C’est là, qu’un courtier en assurances français rencontre une rebouteuse, qui lui livre le secret de son élixir d’absinthe. Une boisson pour laquelle il s’associe avec son gendre, Henri-Louis Pernod.
La célèbre maison de spiritueux de Pontarlier dans le Doubs, voit le jour en 1798. En 1805, soit sept ans plus tard seulement, Pernod & Fils est la première distillerie française. Avec la conquête de l’Algérie, l’absinthe est réputée efficace contre la dysenterie et le paludisme.
Après ce sont les officiers qui lui forgent sa réputation. Elle colonise alors les boulevards parisiens, qui vendent vraie et absinthe frelatée, les fameux « sulfates de zinc ».
Aujourd’hui en Suisse le liqueur est proposé comme en version bleue, colorée par une infusion qui suit la distillation.
L’absinthe est une drogue : rend-elle toujours fou ?
En 1907, Georges Clémenceau commanda une étude sur le lien entre absinthe et folie : un quart des fous internés en asiles psychiatriques étaient absinthiques !
Folie, criminalité, violences conjugales, tuberculose, l’absinthe fut accusée de tous les maux. Et de fait, à très haute dose, l’absinthe joue sur les récepteurs du cerveau, provoquant convulsions et hallucinations. Encore faut-il en boire quelques verres.
Le site Drogue Info Services répond de façon très limpide à la question : « Effectivement, cet alcool est composé d’une molécule – la thuyone – qui semble être convulsivante et provoquer, à fortes doses, des hallucinations. »
Se soulager d’un mal d’estomac avec une décoction d’absinthe a peu à voir avec la Fée verte. Et, comme en toute chose, la modération est le principe de base.
Pour en savoir plus, découvrez d’autres super plantes :
- L’acérola, un puissant énergisant
- Coquelicot : contre la toux
- Focus sur le ginseng
- La lavande : apaisante et calmante
Laissez un commentaire